Syndrome polyuropolydipsique : profil clinicobiologique, radiologique et étiologique - 17/09/17
Résumé |
Introduction |
L’osmolarité plasmatique et son principal déterminant, la natrémie, sont maintenues constantes, par l’axe soif–ADH–rein, qui permet le contrôle des entrées et des sorties rénales d’eau libre. Le syndrome polyuropolydipsique (SPP) est défini par une polyurie>3 litres/24heures accompagnée d’une polydipsie compensatrice.
Matériel et méthodes |
Vingt-quatre cas de SPP colligés au service d’endocrinologie du CHU de Fès sur une période s’étalant de mars 2010 à février 2017.
Résultats |
Notre étude a porté sur 22 patients hospitalisés avec nette prédominance féminine (16 patientes) d’âge moyen de 23 ans, avec pour ATCD une chirurgie hypophysaire chez 3 patients, un ATCD de traumatisme crânien, un cas d’histiocytose Langherienne, une dépression traitée par lithium chez une patiente. Aucun de nos patients ne présentait de signes de déshydratation. L’anamnèse a révélé un syndrome tumoral chez 8 patients. Le SPP était d’installation brutale dans 6 cas. Il était sévère dans 11 cas occasionnant jusqu’à 11 réveils nocturnes.
La natrémie variait entre 136 et 147meq/litre. Aucun cas d’hypokaliémie, d’hypercalcémie, de diabète, ou d’insuffisance rénale n’a été objectivé.
Nous nos patients ont bénéficié d’une IRM HH objectivant une disparition de l’hypersignal spontané de la post-hypophyse dans 5 cas.
Une épreuve de restriction hydrique a été réalisée dans 11 cas objectivant des urines hypertoniques dans 3 cas.
Les étiologies étaient dominées par les hypophysites, un craniopharyngiome, un astrocytome, un microadénome hypophysaire, 2 cas de potomanie, un diabète insipide central familial chez 3 patients, une sarcoïdose.
Discussion |
Un SPP majeur, largement rencontré dans notre série, peut engager le pronostic vital du fait du risque de déshydratation intracellulaire. Si le mécanisme de la soif ne permet pas une compensation des pertes hydriques, des complications rénales, neurologiques, hémodynamiques peuvent survenir. L’exploration morphologique est actuellement dominée par l’IRM HH. La démarche diagnostique appropriée repose sur le test de restriction hydrique couplé ou non à l’épreuve de sensibilité à l’ADH, permettant de différencier une polyurie primaire d’une polydipsie primaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 78 - N° 4
P. 315 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.